vendredi 22 mai 2009

Hoping to escape



Je pleurais. Assise, sur mon lit, je pleurais. Sans réserve, je laissais mon corps se vider de sa douleur... Sans grand succès, parce que je souffrais. Encore et toujours, et les larmes ne cessaient de couler doucement sur mes joues. Au bout d'un moment, je n'arrivais même plus à respirer convenablement, hoquetant bruyamment et pleurnichant sans même m'en rendre compte ; mais je pense que ce sont ces pleurnichements qui l'ont alerté. Parce qu'il a prit la peine de toquer à la porte, ce qui signifiait qu'il me laissait le temps de sécher mes joues, pour faire comme si de rien n'était.
"Oui ?"
Il entra, s'assit à côté de moi sur mon lit, m'observant avec une tendresse incalculable. À ce moment précis, il avait aussi mal que moi, ça se voyait. Mais il était bon comédien. Malheureusement, je le connaissais bien trop pour qu'il puisse me cacher quoi que ce soit.
"Qu'y a t-il ?"
"Je suis désolée, c'est plus fort que moi" et je ne mentais pas parce que les larmes se remirent à couler de plus belle (le voir m'avait calmé un instant). "Mais, j'ai un problème."
"Hé bien, alors ? Ca ne sert à rien de pleurer pour ça, ça doit pouvoir s'arranger." il hésita à remettre une de mes mèches de cheveux, mais se résigna. Il baissa les yeux, soupira d'une façon presque imperceptible et son regard se leva pratiquement tout de suite après vers les miens, cherchant à s'enfouir dans ma tête.
"Non... Ce problème-la ne peut pas s'arranger."
"Alors, raconte-moi toujours. Je ferai de mon mieux pour t'aider."
"C'est parce que...j'ai grandi. C'est parce que j'ai grandi."
Il ne comprenait pas, et un léger sourire d'incompréhension se dessina sur ses lèvres juste avant que sa main vienne automatiquement se frotter contre son front.
"Quoi ?"
"J'ai grandi !"
"Et alors ?"
Il ne comprenait toujours pas. J'essayais de contrôler mes sanglots, de me calmer, essuyais mes larmes et prit une longue inspiration.
"Avant, j'aimais écrire. Tu le sais, n'est-ce pas ?"
"Oui, oui"
"Raconter, inventer. On me disait toujours que j'avais une imagination hors-pair, et ça me plaisait parce que c'était la première chose pour laquelle on me reconnaissait."
"C'est vrai que tu as écris de très belles choses."
"Oui. Mais j'ai grandi. Et, je ne pensais pas que ça s'estomperait au fil du temps, je pensais que c'était mon don, à moi, pour toujours." Je m'arrêtais un instant, calmant un sanglot, puis repris "Je pensais que c'était mon don, de pouvoir imaginer sans limites, mais j'avais tort. Parce que j'ai grandi. Les années ont passé, et aujourd'hui j'ai arrêté d'écrire. Et tu sais pourquoi ?"
Il semblait avoir compris maintenant, mais ne répondit pourtant rien.
"Tu vas me le dire."
"Parce qu'il n'est pas possible d'imaginer quoi que ce soit, d'inventer sans arrêt, si l'on n'a plus de rêves pour nous amener dans cet autre monde. J'ai grandi, et aujourd'hui j'ai perdu mes rêves, mon don, et je ne sais plus écrire au final. Tu comprends maintenant, pourquoi je pleure ? Parce que j'ai perdu cette petite chose, qui me faisait encore sourire, qui me faisait croire en mes choix, qui me faisait avancer. Je suis perdue, et je ne sais plus quoi faire. Parce qu'il n'y a rien à faire. Tu saurais m'aider, toi ?"
Il ne répondit rien, mais ne baissa pas les yeux. Sa main essuya maladroitement mes joues, remit enfin cette satané mèche, soupira et son regard s'enfouit à nouveau dans ma tête pendant un instant. Puis il essuya à nouveau mes yeux, et m'attira vers lui, en silence. Parce qu'il n'y avait rien d'autre à faire.

2 commentaires:

  1. Sur la même plateforme t'arrives à faire un blog plus joli que le mien. Serais-je jalouse?

    J'espère que... 'fin, tu vois...

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  2. OUE ME NAN TU DI NIMP LOL PASKE LA TECRI JTE SIGNALE ! E MM SI C MO1 BI1 KE MOI BEN C BI1 KAN MM MDR !

    Y a-t-il d'autres sujets de controverse à rendre stériles ?

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