samedi 27 février 2010

Il fait noir dans cette chambre. Allongé sur son lit, son regard se perd dans le néant.

Ce soir, son frère et ses amis sont sortis en boîte, comme presque tous les soirs. Lui a préféré rester là, dans sa chambre d'hôtel, luxueuse et neutre. Il a baissé les volets et n'a pas allumé les lumières. Il trouve que c'est mieux comme ça, ainsi il n'a pas besoin de contempler le nouvel endroit étranger dans lequel il se trouve. Il essaie de ne pas réfléchir à quoi que ce soit, mais ses pensées ne peuvent s'empêcher de dériver malgré tout... Il n'a pas osé sortir. Il n'ose plus sortir. De toute façon, il n'en n'a plus l'envie. Il imagine son frère et ses amis, sous les feux des projecteurs, dans leur carré VIP, et grimace à cette idée. L'image habituelle de ses rares sorties en public lui reviennent en mémoire, lui rappelant pourquoi il est resté là. Sortir, tête baissée, lunettes de soleil sur le nez et encerclé de plusieurs gorilles, pour monter dans un van aux fenêtres teintées. Pendant le voyage, il n'a pas besoin de faire bonne figure avec ses compères, et se perd dans la contemplation teintée de jalousie du rire de son frère. Une fois arrivés à l'endroit de fête, il sort, et ne voit qu'une chose : Des flashs, venant de partout. Il n'entend qu'une chose : Des cris, faisant exploser sa tête dans tous les sens. Arrivé à l'intérieur, les lumières des projecteurs ne s'arrêtent pas d'éclairer pour lui, mais les visages aux yeux exorbités sont tous tournés dans sa direction. À nouveau, les flashs recommencent. S'il était sorti ce soir, il s'imagine qu'il aurait à nouveau passé la soirée à ne regarder que son verre de vodka.

Il ferme les yeux, s'enfonçant un peu plus dans le néant de ses sentiments. Comment font-ils, eux ? Pour ne pas penser à tout ce qu'ils ratent, à tout ce qu'ils doivent endurer jour après jour ? Pourquoi ne ressentent-ils pas la même peur qui lui tiraille l'estomac à chaque fois qu'il doit se confronter à quiconque ?

Il rouvre les yeux. Son regard se dirige automatiquement vers la faible lumière des lampadaires dehors qui filtre à travers les volets mal fermés et le met mal à l'aise.
C'est drôle, se dit-il, comme cette chambre noire et cette lumière forment la métaphore exacte de sa relation entre lui, la célébrité, et le monde. Il se demande depuis quand il n'a pas vu la vraie lumière du jour. Ayant à chaque instant à mettre des lunettes de soleil plus grosses que son visage pour espérer ne pas être reconnu dans la rue. Il se dit qu'à force de devoir marcher tête baissée, il finira par se prendre un mur. Son estomac lui fait mal, la peur panique liée à la paranoïa s'empare de lui. Si ce n'est pas un mur qui l'arrête, ce sera un couteau ou un coup de feu, c'est une certitude.

Il se redresse et s'assied sur son lit, n'ayant pas la force de remettre ses cheveux correctement pour l'instant. Ses mains cherchent au hasard sur sa table de chevet, s'emparant des premiers médicaments destinés à soulager ce mal de ventre incessant.

Il se relève, tant bien que mal, s'empare de ses lunettes de soleil, posées sur la table, et se dirige vers la faible lumière des volets. Il n'a plus d'espoir pour quoi que ce soit. Il pose les lunettes sur son nez, passe un coup dans ses cheveux, et ouvre les volets.

Aveuglé par la lumière, les cris et la foule immense le rappellent à la réalité ; les flashs l'aveuglent. Il sort son plus beau sourire, pleurant de tout son être. Quelle importance ! Ses lunettes sombres cachent ce qu'il ne faut pas montrer, et lui imposent le devoir de rester dans la nuit. Il fait un signe au hasard, ses yeux embués l'empêchant de voir quoi que ce soit. Il pense que c'est mieux comme ça.


Là, sous les feux des projecteurs, des flashs, des cris et des bousculades, se trouve le jeune homme le plus adulé du monde, perdu dans le plus sombre des endroits. Coincé entre rêve et cauchemar ; il ne reviendra jamais. Mais ça, personne n'a besoin de le savoir parce qu'il ne s'est jamais senti aussi bien. Parce que son sourire resplendissant est là pour le prouver.

lundi 15 février 2010


Putain, cette sensation de rêve !
Qui arrache d'un coup la lourdeur du coeur et de l'estomac irrités par toutes ces merdes, 

qui donne l'impression que plus rien de mauvais n'arrivera jamais parce que rien n'est plus réel ;
Ce souffle frais qui regonfle les poumons et donne des frissons, pourrait tuer de bonheur 

mais la seule chose importante à ce moment sera : Que ça ne s'arrête jamais.